Par Swiftpaw ©1999-2003 sur Swiftpaw’s Tree
Je n’ai pas écrit depuis un moment. Presque trois mois, avec pour seule raison le fait que j’avais des questionnements personnels à poursuivre. Eh bien, maintenant c’est fait. J’ai planifié les cinq prochaines années de ma vie, gravées dans le marbre, et il ne me reste que les détails à régler…
Des détails comme “quelle est la vraie raison pour laquelle je n’ai rien écrit”.
Mais j’ai le sentiment que ça sera pour un autre essai.
J’ai du mal avec la méditation. Je peux ralentir le rythme ou accélérer facilement, mais apparemment la capacité à parvenir à un arrêt complet ne fait pas partie de ma configuration de base. J’en discutais avec une amie, une thériane-louve, et elle était d’accord.
Lors des méditations guidées, aux ateliers en groupe, lors de visualisations, souvent on nous demande de trouver le lieu où l’on est le plus détendu, le plus en paix. J’ai fait beaucoup de choses cette année que je pensais être relaxantes comme arracher les mauvaises herbes, courir, ou lire au soleil. Durant chacune d’elle, mes pensées allaient à cent à l’heure. Je ne pouvais que penser à ce qui viendrait ensuite, ou me souvenir de ce qu’il s’était produit auparavant.
Je ne suis jamais vraiment seulement dans le présent, à moins d’avoir un objectif immédiat qui demande l’attention de toute mon intelligence. Et même à ce moment, je m’imagine souvent comment cela sera lorsque j’aurais accompli cette tâche, et quelle sera ma récompense.
Je pense que les carnivores ont de manière générale une excuse valable pour ce comportement. Par définition, la vie au jour le jour dépend de leur nourriture. Trouver un abri est en option, l’eau abonde, le sommeil peut être repoussé. La nourriture est nécessaire pour vivre. Un carnivore, en particulier un félin solitaire, doit faire tout le travail de chasse par lui-même. Il n’y a pas de meute, pas de régurgitation des proies pour les petits. Une proie est repérée, poursuivie, tuée, dévorée, et ensuite le félin doit aller de l’avant.
Je ne peux pas parler pour tous les félins, mais pour moi la détente est le contraire de la tension. Le seul moment où je n’ai aucun stress est l’instant juste après ma “chasse” ou que j’ai atteint mon objectif. Je peux m’imaginer parvenir à mes fins, dans un vaisseau spatial volant assez haut pour que la gravité cesse, et regarder le ciel passer du bleu au noir, et me sentir en cet instant entièrement épanouie.
Et ensuite, je le sais, je serais immédiatement à nouveau tendue. Il y aura un autre objectif – aller plus loin, découvrir d’autres lieux, les utiliser, trouver comment y vivre. Tout ceci n’est pas juste théorique, cependant. Je peux faire du sport à la salle du coin et, quand j’ai terminé mes exercices, aller me reposer dans un bon bain chaud.
Il n’y a rien de plus emmerdant que de rester là dans une baignoire. Même quand je me “relaxe”, je ne peux pas simplement me concentrer sur mon corps; “shifter”, comme on pourrait dire, sauf que shifter en jaguar me donne envie de sortir du bain et de m’agiter à nouveau. Le mélange que je suis n’est pas fait pour rester au même endroit, à moins que je sois en train de prendre des notes, en train d’écouter quelqu’un, ou d’observer les foules. Et quand bien même, je prends des notes dans ma tête, enregistrant des trucs pour plus tard. Il faut que je donne du sens à tout.
C’est peut être la survivance de certaines attitudes venant de ma mère, donc après avoir passé quelques années loin de la maison je veux bien ré-examiner tout ça. Mais pour l’instant, c’est une constante. Du mouvement! Du challenge!
Je pense que je m’en sortirai bien au camp d’entraînement des recrues.
Ce n’est pas la référence au camp d’entraînement mais le besoin de mouvement sporadiques sur le court-terme qui me rappelle les histoires de nombreux animaux captifs (auxquels je m’identifie fortement) qui, pour une raison quelconque, se mettent à arpenter leur cage de long en large, névrosés. Les animaux que j’ai observés faire cela n’ont pas de but; ils marchent, je pense, parce qu’il n’y a rien d’autre à faire. Mais je peux m’imaginer le faire avec un but à l’aller comme au retour.
J’en reviens à la méditation, à trouver la “paix de l’esprit” – dans ce but j’ai parfois réussi, et j’ai réalisé immédiatement que j’ai fait taire mon esprit. Et je me met à penser à toutes ces choses que je pourrais être en train de faire, tous ces projets inachevés, tous ces gens que je n’ai pas encore appelé ou parlé avec, tous ces essais que je n’ai pas encore écrit. La méditation, le ralentissement, la concentration – se concentrer, pour moi, est inextricable du mouvement. Quand je vais en avant, je bouge tout mon corps. Tout mon être. Constamment shiftée, je me vois au mieux comme un jaguar anthropomorphe.
Cela revient, je pense, à mes efforts passés vers la “projection astrale” ou “voyage chamanique”. J’ai essayé pendant des heures de me détendre, de quitter mon corps, de m’imaginer ailleurs. Bien que je puisse prétendre être ailleurs pendant longtemps quand je marche, que je cours ou que je somnole, mon corps est toujours avec moi. Je suis rarement complètement déconnectée. Même quand je suis jaguar, quand je suis complètement shiftée, ma conscience se concentre sur comment je bouge, mes expressions faciales, et plus particulièrement la manière dont le mouvement traverse mes épaules de part en part.
Le jaguar ne me semble pas être un félin statique. Shifter est toujours dynamique, toujours en mouvement, et même dévoré par la folie furieuse, la rage pousse à courir, à soulever des poids, à faire des pompes. La capacité du jaguar à être souple dans ses relations est tout aussi importante; adaptable sans être rancunière, et capable de réagir face à n’importe quel coup dur qui lui arrive. Je vois aisément ces attributs positifs comme étant ceux des carnivores et, à moins de l’avoir oublié, les jaguars ne sont résolument pas des chats de compagnie. Toute la culpabilité au monde et les plaintes de “pourquoi sommes nous tous des prédateurs?” n’y changeront rien.
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Sous l'arbre
Par Swiftpaw ©1999-2003 sur Swiftpaw’s Tree
Je suis un jaguar. C’est l’un de ces trucs bizarres. Si je pouvais me transformer en une chose, n’importe laquelle, ce serait un jaguar. Complètement non-anthro et ayant l’intelligence d’un jaguar, tout simplement parce que c’est ça être un jaguar, pour moi. Exister.
Je suis sortie et je me suis allongée derrière dans le jardin à la nuit tombée, sur le sol en brique dans le coin et sur le dos, les genoux fléchis et le plat des pieds reposant sur le sol. L’hiver approche. Ils ont annoncé le premier vrai gel cette nuit et la température tombera probablement aux alentours de zéro.
J’aime le froid. Je préfère me sentir au frais plutôt que me sentir au chaud. J’aime être dehors quand il fait nuit et froid, et j’aime être seule. Sans trace de civilisation.
Le dernier truc en date qui m’ait énervée c’est la télévision, parce que je ne l’avais pas regardée depuis tellement longtemps; et donc je suis allée voir Dans la peau de John Malkovich quelques minutes, et j’ai éteint à cause de la publicité. C’est répugnant, et ça m’énerve que mon frère laisse mon neveu passer autant de temps à regarder la télé.
Je suis donc allée dehors et le jaguar est revenu. Parfois je me sens juste un peu plus “chat”, et parfois je suis submergée par le jaguar si fort que s’il y avait un moyen de me transformer, j’aurais sauté par dessus la clôture et aurait disparu.
J’étais allongée sous l’arbre et mes yeux s’habituaient à la luminosité. J’avais fait du taekwondo sur l’herbe mouillée donc les jambes de mon pantalon étaient humides, et mes pieds me démangeaient à cause des petits grains de terre collés qui séchaient; mais j’ai simplement posé mes pieds par terre et j’ai levé les yeux vers l’arbre.
Je pouvais voir le ciel sombre là-haut au travers du feuillage. Je vis en ville; les étoiles sont rarement visibles, et cette nuit ne faisait pas exception. I’l n’y avait donc que le contraste de l’arbre noir se détachant sur le firmament un peu moins obscur.
Chaque fois que je regarde les étoiles, j’ai envie de retourner chez moi, comme si c’était de là que je venais et qu’il fallait à tout prix que je les atteigne.
Et, pour tracer un parallèle clair et net, c’est exactement ce que je ressens quand je regarde des photos ou des illustrations de jaguars dans l’Amazone. Ce sont des félins aquatiques comme les tigres avec tout un tas de légendes sur combien ils sont doués à la nage. J’aime nager. Un peu plus tôt ce jour là j’ai regardé mon neveu à son cours de natation, et j’avais oublié à quel point je pouvais aimer nager au fond de l’eau jusqu’au bord.
Ce sont les choses les plus simples qui comptent, d’une manière tellement concrète qu’elles ne peuvent être expliquées, seulement ressenties.
Tout d’abord j’ai levé les yeux vers l’arbre et j’ai pensé “c’est comme ça que les jaguars se reposent au pied d’un arbre dans leurs petites tanières de buissons et d’herbes aplaties”. Et ensuite je me suis dit qu’il n’y avait pas de vent cette nuit. Les feuilles ne bruissaient pas.
C’est comme si les choses vivantes marchent par magie. Je sais que les gens appellent ça la science, mais il y a quelque chose de magique dans la compréhension du fonctionnement des atomes, et en expérimentant les lois de la physique pour voir comment elles s’agencent entre elles. Il y a trop de gens qui se prennent la tête à essayer de trouver les mots appropriés; parfois quels que soient les mots que l’on utilise, ça n’ira pas, alors pourquoi se donner cette peine?
Etre là-dehors, sentir les gros coussinets de ses pattes et une longue queue musclée – c’est là qu’est la magie. Etre sous un arbre me permet de ne pas avoir à penser aux choses auxquels je veux penser. Ne pas être scotché à la télévision de la chambre de ma mère et éviter l’éclairage cru de la maison donne un peu plus de sens à la vie.
Ou bien, pour expliquer ça plus clairement, cela rend la vie plus réelle d’une manière qu’on ne peut pas atteindre en étant à l’intérieur.
Je pensais à écrire tandis que j’étais allongée sous l’arbre, et j’ai rencontré un paradoxe intéressant dans ma tête. Je me narrais à moi-même ces différentes pensées qui me traversaient, ce que je fais souvent quand je projette d’écrire quelque chose.
A ce moment, en premier lieu je voulais me ruer à l’intérieur et me jeter sur l’ordinateur pour taper ce que je ressentais. Mais j’ai réfléchi un instant, parce que les pensées venaient à moi librement, sans contraintes, et dès que mon ordinateur et Microsoft Word me sont venus à l’esprit, et la forte lumière blanche du fond d’écran, mon esprit s’est arrêté de fonctionner.
Tout s’est arrêté. J’étais bloquée à cause du medium.
J’écoute de la musique tandis que je tape ces lignes. La techno colle à la vitesse et au rythme de mes doigts sur les touches du clavier, je peux taper à l’infini avec cette musique, et me distancier un peu du medium que j’utilise. Mais il y a toujours une certaine dureté, ces lignes droites et éléments rectangulaires qui interfèrent même quand je ne pense à rien.
Le monde extérieur ne semble pas fonctionner avec des lignes strictes et des boîtes. D’une certaine manière, probablement, mais tout semble cinétique et fluide quand je suis allongée là à sentir le sol froid et l’air vif.
Tout ce à quoi j’ai pensé pour cet essai, quand je me suis assise et que j’ai commencé à écrire, c’était de dire aux gens d’éteindre leur ordinateur et sortir un peu, et de simplement être ce qu’ils sont. J’ai du me retenir de rentrer jusqu’à ce que je sois vraiment prête à retourner à l’intérieur, et m’empêcher de regarder ma montre pour surveiller l’heure.
Au bout d’un moment, allongée là, les yeux levés vers le feuillage, à penser et me détendre et être jaguar, je n’avais même plus envie de rentrer ou de regarder l’heure. La magie n’est pas dans un processus minutieusement préparé ni dans le résultat final, la magie se trouve dans la manière qu’une idée germe et que les projets naissent. La magie fait voler les avions.
L'avenir de la thérianthropie online
Par Swiftpaw ©1999-2003 sur Swiftpaw’s Tree
La communauté Otherkin vient juste de subir une série de scission de la part de certains de ses membres les plus impliqués et justes, qui y étaient depuis le début. Les autres ont maintenus des sites informatifs ou des forums. Il semble qu’il y ait en ce moment, au sein de plusieurs communautés onlines, un retour de bâton à l’encontre de la tolérance grandissante envers les nouveaux venus qui ne correspondent pas vraiment à la définition traditionnelle du mot mais qui rappellent tout juste assez pour le définir, ou touchent juste assez au culte aux divinités pour être légitimes, ou (dans le cas de la communauté were) aiment juste suffisamment un animal pour se proclamer “were”.
Je pense que nous avons besoin de nouveaux mots, oui. Je ne pense pas, après avoir réfléchi à tout ça un bon moment, que cela empêchera quoi que ce soit. Il y a déjà plein de gens qui se précipitent sur les termes temporaires créés de toute pièce, et qui les condamnent. Il y a tout un tas d’autres personnes qui disent que tout va bien et qu’ils ne veulent rien changer.
Peut être est-il grand temps, pour ceux qui sont réellement *hoquet* sérieux au sujet de la thérianthropie au sens le plus extrême – ceux qui ressentent en eux des âmes animales ou sont totalement des métamorphes – de s’appeler par ce qu’ils sont. Je conserverai le terme thérianthrope, bien que je puisse changer pour “thérian” comme plusieurs autres ont fait. C’est le mot “were” qui doit disparaître.
Ou peut-être que ce sont les plus vrais d’entre nous qui doivent quitter le navire en perdition.
Au diable parler de ces choses à tout le monde. Ne t’embête pas à te définir avec un terme. Au mieux, si quelqu’un te le demande, dis leur que tu es un animal. La communauté Otherkin se composait autrefois du groupe originel d’individus qui se croyaient affiliés par le sang (d’où le “kin”) aux elfes. La communauté thérianthrope se composait autrefois du groupe originel de personnes qui pensaient être complètement, au plus profond de leur âme et leur esprit, des animaux dont le seul rapport à l’humanité était leur enveloppe physique.
Cela ne vous rappelle-t-il pas quelque chose?
Je pourrais tracer le parallèle avec la communauté Wicca (ignorant la sorcellerie traditionnelle et le reste des religions de la nature) en disant que les Gardneriens et les Wiccans Alexandriens qui traversent un rite initiatique et savent ce qu’ils pratiquent sont les Wiccans originels et que quiconque se pavane en rendant le culte à tout et n’importe quoi est un imbécile.
Je ne veux pas que quelqu’un débarque et me dise qu’il est persuadé d’être un félin mais qu’il ne sait pas quelle espèce. L’intérêt de la communauté thérianthrope au départ était de permettre à un groupuscule d’animaux sociaux à peaux humaines de se retrouver et dire “waou, il y en a d’autres! discutons!”.
Le but n’étais pas d’être plus were ou d’avoir toutes ces attentes, comme c’est le cas maintenant. J’ai découvert cela il y a quelques temps alors que j’étais dans un Chat et que l’on s’attendait à ce que je réagisse complètement comme une humaine. Personne ne s’attendait à ce que je me comporte comme un félin, et au lieu de cela ils voulaient que je leur dise telle ou telle chose, que je les aident, que je leur montre comment être comme nous.
Ce n’est pas ce que je souhaite. Cependant, je n’ai pas envie d’être entièrement isolée dans un groupuscule sans jamais rencontrer personne dans la vie réelle… mais je me rends de plus en plus compte que les thérianthropes sont vraiment aussi rares qu’ils sont sensés l’être statistiquement parlant. Tous les humains n’ont pas d’animal en eux. Bien sûr, certains d’entre eux s’en rapprochent ou agissent en tant que tel ou possèdent même l’un de ces calendriers sur les loups, mais tu peux aimer une chose à la folie sans être cette chose.
Pour en venir au fait, je connais cinq ou six personne en qui j’ai suffisamment confiance pour les rencontrer. Peut être une dizaine d’autres qui vivent aux quatre coins du monde, la moitié d’entre eux en dehors des Etats Unis. J’adorerais rencontrer ces gens, mais qu’en est-il des autres? Bien sûr, il y a les autres; mais ils ne sont pas assez répandus pour que je les croisent dans le coin et les saluent de la main en passant près d’un pâté de maison.
Rencontrer d’autres animaux à corps humains ne se produira pas pour la grande majorité de ceux qui atteignent tout juste leurs vingt ans, et qui, bien qu’ils aient été présents sur les forums tous les jours, aient postés et soient devenus des vétérans des guerres de polémiques, partent à l’université. La réalité existe là-dehors et la plupart d’entre eux s’en iront et oublieront ces conneries “lupines”, bien qu’ils puissent continuer d’apprécier les loups suffisamment pour garder leur calendrier sous la main.
Tout le monde n’est pas un were. Je n’en rencontrerai probablement jamais de ma vie, si je décroche un jour d’Internet, à moins d’écrire et publier quelque chose, ou de rejoindre les bons milieux. Je sais qu’il est plus facile de les trouver dans le domaine de la biologie… peut être même le service publique, bien que d’après la liste de personnes qui s’inventent des excuses sur les forums pour ne pas avoir à garder leur ville propre d’une manière ou l’autre, probablement pas. La plupart des gens online veulent gueuler sur des virgules, le lycée, les persécutions religieuse et les zhumains.
Je veux juste râler à propos du manque de sincérité. Ma conclusion à propos de toute cette histoire de terminologie est que toute cette foutue communauté dans son intégralité est en train de sombrer comme une épave. Et, surprise-surprise, il y a quelques jours je suis retourné sur alt.horror.werewolves et j’y ai trouvé des discussions potables.
Je fais mieux de rendre service à ma communauté dans ma ville, en votant, en envoyant des dons aux fondations qui le méritent, en obtenant un diplôme en sciences ou en biologie, en écrivant des histoires et des articles pendant que je fais mon service dans l’armée, et de manière générale en publiant online des trucs à mon sujet sur le fait d’être non-humaine, afin que d’autres puissent me trouver s’ils sont intéressés. C’est ce qu’était alt.horror.werewolves au départ, en fin de compte.
Voila ce qu’il en est.
Personnes animales
Par Swiftpaw ©1999-2003 sur Swiftpaw’s Tree
Si seulement il y avait des personnes animales ici. Je ne veux pas avoir à exprimer clairement ce que je ressens. Je veux cette affinité. J’ai l’impression d’être complêtement seule et qu’il n’y a personne d’animal dans le coin. Personne qui ne le comprenne. Je veux des gens ici, en classe à l’école, pour aller au ciné avec ou manger un morceau.
Ca craint de l’avoir fait seule.
Non. Je ne le faisais pas seule. Je l’ai fait avec des personnes animales et des gens sympas online, mais il y a toujours quelque chose qui manque ici. Les personnes animales me manquent. Personnes-qui-sont-animales. Swift-qui-est-heureuse-avec-le-Jaguar. Je suis une personne animale.
Je ne suis pas en train de dire que je rejette tous ceux que je connais online. Je veux qu’ils soient, plus que tout, ici, debout à mes côtés. J’aimerais les voir dans la vraie vie, les voir face à face, et qu’ils comprennent. Ils comprendraient.
Je veux cet aspect dans ma vie.
Je pense, plus que tout, que je le veux pour mes parents. Pour mon père ça va. Il est calme et il reflechit. Il attends d’avoir tous les faits, et généralement quand il prend un décision finale, je dois travailler dur pour la feinter, mais je peux, habituellement grâce à l’avantage que j’ai de ne pas cesser de débattre. Il a des perspectives.
C’est ma mère que j’aurai souhaitée différente. Un ami m’a dit que les bizarreries de caractère des autres sont les pires choses auxquelles on a affaire, et il a bien raison. Ma mère ment. Elle ment quand ça l’arrange, elle prend des raccourcis pour se faciliter les choses, elle se balade dans la maison en buvant de l’alcool et mangeant des trucs apéritifs, en en faisant tomber un peu partout. Elle me dégoûte.
Je ne veux pas vivre ici avec elle, mais je ne veux pas vivre avec mon frère chez mon père. Alors j’attendrai ici. J’aurais aimé qu’elle ne soit pas aussi basée sur la parole. Elle est du genre à rester au téléphone et juste dire “ouai, ouai, ouaiouaiouai, ouai…” sans le penser. Elle dira quelque chose et son visage ou le langage de son corps en dira une autre.
Elle est coincée dans ce “qu’est-ce que les autres veulent que je sois?”, et elle se met en colère quand j’aborde le sujet. Ce qui est compréhensible.
Je veux juste être capable d’être sur la même longueur d’onde que quelqu’un et ne pas même avoir à dire ce que je pense, parce qu’il le sait déjà. Pourquoi je pense que c’est possible? Parce que j’ai Nona, Watching, Saber, Jesh, Greyhawk, et Crit. Et ils le font tous les jours.
J’étais sur le groupe de discussion NWHowl depuis un moment, et j’ai réalisé que je les tuerais probablement tous si je terminais dans les bois avec eux pour un weekend. On dirait qu’ils sont tous humains sur les forums, il n’y a rien d’animal. Pourquoi ça?
Peut être est-ce parce que ma première réaction aux choses est exprimée par les émotions et le langage du corps, pas en mots. Il est dûr de parcourir le chemin nécessaire à tout mettre en mots. C’est seulement parfois, comme maintenant, que je ne suis pas en train de penser pendant que je tape ceci, que je peux dire quelque chose et que ça ait du sens en fait. Crois le ou non, la plupart du contenu de ce site n’a jamais été éditée. L’orthographe est bon, la grammaire correcte, et c’est tout. Ca va directement de mon esprit à la page.
Je veux vivre la vie en sachant que je peux tendre le bras, attraper le télephone, et rencontrer une personne animale en ville pour que l’on aille trainer à Pioneer Square et discuter. Apprécier la vie. Ne pas être si à cheval sur “ce qui est bien”. J’ai lu que Saber faisait une Howl avec quelqu’un qu’elle a rencontré et je suis jalouse. Le mieux que je puisse faire c’est m’assoir quelque part et regarder les gens passer, me demandant combien de personnes animales passent devant moi sans me voir. Sans que je les voie.
Je pense que nous sommes plus rares que nous ne le croyons. Je crois vraiment qu’il y a des lieux qui nous attirent. Houston, la Floride, le Colorado. Il y a plusieurs d’entres nous là bas à cause de l’environnement, à cause des gens, à cause du lieu.. ou parce que nous savons que d’autres sont déjà là, et nous déménageons pour les rejoindre, parce qu’ils sont comme nous.
Suis-je en train de rêver?
Je ne crois pas à ces meutes de weres lycéens. “On n’est pas rares, il y a deux loups, un jaguar, un phénix et un dragon dans mon lycée!” Peut être qu’il y a quelques chanceux, et je sais que j’ai oublié des gens du passé dans ma vie avec lesquels je me suis arrêtée, échangé quelques mots, puis continué ma route. Ils sont dans le coin, ils sont simplement rares.
Je suis rare. Je ne suis pas en danger, pas au bord de l’extinction. Simplement rare. Difficile à trouver. Comme les jaguars en Amazonie. Combien sont-ils? Où vivent-ils?
Tu savais qu’il y avait des jaguars dans les Andes, vivant loin de la lisière? Je ne suis pas un chat des jungles. J’ai réalisé ça l’autre jour, en pensant aux climats. Je viens de l’Oregon. Je suis Suisse. J’aime les montagnes, l’air frais, la neige l’hiver. J’aime escalader. Je veux aller là où il y a de l’espace. L’espace est mon chez moi. Les hauteurs sont ma maison.
Tout sauf ici est chez moi.
Est-ce que le jaguar est le résultat d’avoir été élevée par des parents divorcés? D’avoir été élevée avec des chats? Est-ce une impensable vérité que ma mère, si cinglée elle-même et probablement chat, est une cause de moi pensant être un jaguar?
Je ne pense pas venir des étoiles. Je sais que j’ai eu l’estomac noué quand je suis allée au planetarium, parce que je voulait atteindre les étoiles et les toucher. Je peux te dire leurs noms, je peux te dire les constellations auxquelles elles appartiennent, et je peux te dire ce que ça serait d’aller de planète en planète. Est-ce que c’est le résultat de trop de science-fiction? Est-ce que je lis trop de furry?
L’espace est ma maison. J’irai là bas, un jour. Ca n’a rien avoir avec être un jaguar, je pense. Ma vie est constituée d’un paquet composants.
Je parlais à Nona et nous discutions de félins, et je me demandais si la capacité de me shifter en animal, mentalement, à n’importe quel moment de la discussion – était-ce parce que j’étais un chat? Je peux tout arrêter, et je peux être passionnée. C’est ce qui m’a foutue en l’air à l’école. L’école était elle là pour me forcer à être capable de supporter des insultes et arrêter de m’en faire dans la vie?
Je ne lis plus les forums. Je reste à part et parle avec des amis online, et je trouve les quelques personnes qui ont été élevées comme je l’ai été – lisant le soir dans leur lit, ne se préoccupant pas de la télévision, détestant la stupidité et dédaignant la nourriture de fast-food. Pourquoi sommes nous si rares? Est-ce le jaguar qui me fait si différente, ou est-ce ma différence qui fait de moi un jaguar?
Au plus profond de mes pensées, instincts et réactions premières, que suis-je?
Les Greymuzzles
Par Swiftpaw ©1999-2003 sur Swiftpaw’s Tree
Qui étaient-ils.
Il était une fois un groupe de discussion affectueusement désigné sous le nom de alt.horror.werewolves. C’était un carrefour florissant pour des discussions réellement profondes, mais tandis que le temps passait, il a lentement été envahi par des trolls et autres qui n’en avaient rien à faire.
La plupart d’entre eux se sont éparpillés. AHWw a été remplacé par de nombreux groupes de discussion, forums et chats différents; chacun avec un degré de succès variable. Mais il y a quelque chose qui est encore de ce monde depuis AHWw qui a continué à exister au travers de cette stupide définition “d’ancien”, c’est l’expression argotique “greymuzzle”.
Tu peux tout de suite deviner que ce sont les toutous qui ont imaginé cette merveille. Je veux dire, sérieusement. Nous autres félins n’avons de respect pour personne qui ne l’a réellement, vraiment gagné (et quand nous respectons effectivement, c’est éternel) … les ursidés je n’en ai rien à faire de toute manière, et le reste du merveilleux règne animal a le choix.
Mais les loups… eh bien, ils semblent assimiler le mot “greymuzzle” à “alpha” et se précipitent aux pieds du supposé gourou dans un abandon total. Ils se prosternent et lui lèchent le cul, et cela se transforme en lutte pour le pouvoir.
Ceci était comment les choses se sont déroulées pendant un temps, mais ensuite il y eût ceux qui vinrent dans la communauté et désirèrent ardamment le pouvoir, sortirent de grands mots et s’auto-proclamèrent chefs. Cela engagea des guerres et des affrontements, et tout le monde avait la haine.
La combinaison de “greymuzzles” et “nioubis” dans chaques camps de toutes les querelles tua plusieurs groupes de discussion, et émergea ensuite cette faction qui fronçait les sourcils à quiconque se désignait lui-même comme étant un “greymuzzle”, “maître”, “mentor” ou “ancien”. Parce que forcément, cette personne devait être un poser.
Et les posers ça craint.
Tout comme l’argot d’aujourd’hui.
…….
Où allèrent-ils.
Mais le terme “greymuzzle” semble être passé à la clandestinité.. tout comme les vrais greymuzzles. J’ai vu plusieurs gens dignes de confiance, honorables, merveilleusement intelligents et que j’aimais, disparaî trent de la surface. Ils quittèrent juste la communauté … et je n’ai jamais compris pourquoi, jusqu’à ce que je réalise que les groupes de discussions et forums étaient en train de tout débattre encore et encore et encore et encore, répétant les mêmes conversations mois après mois après mois.
Alors j’ai quitté la communauté, et j’ai mis tout ce que je savais sur un site web… et ensuite après avoir démarré un site spécialement pour les félins pour aider les nioubis, après avoir rédigé des articles sur le paganisme et les shifteurs, après toute la merde que j’ai faite… j’ai reçu un e-mail.
C’était simple. Entre les lignes de “salut, je suis perdu, aidez moi”. Ok, ce n’était pas mauvais. Je leur ai donné des conseils, et me suis imaginée que c’était mon devoir en tant que camarade shifteuse de leur donner un coup de main. C’est comme ça que ça marche, n’est-ce pas?
Bon… tandis que je donnais des conseils, j’ai écrit des essais là-dessus et je les ai ajoutés à mon site. Si quelqu’un me posait une question sur laquelle je ne connaissais rien, je faisais des recherches sur le net, je méditais, et je me plongeais dans les bibliothè ques pour trouver des réponses, et quand c’était fait, j’écrivais un essai.
Et petit à petit, je me suis retrouvée àobtenir des questions qui n’étaient pas la stupide merde du genre “j’veux être un loup-garou” ou “tout ça est très vrai, que suis-je?”.
J’ai aussi réuni autour de moi des gens que je respectais vraiment et dont je me souciais, et pendant que je me surchargeais du souci d’aider chacun et donner des conseils, je suis tombée sur un idiot dans un chat une nuit qui se faisait des illusions à son propos avec des histoires que je savais absolument fausses.
Pourquoi savais-je qu’elles n’étaient pas vraies?
Parce que je sais des trucs de ma propre expérience et cela ne marche tout simplement pas comme il était en train de le dire. Alors je l’ai questionné sur ses conneries, je l’ai questionné sur ses shifts mensongères, et je lui ai prouvé ce que je lui disais, et j’ai appelé quelques amis pour m’aider, et on est restés là et on a parlé et il a compris quelque chose.
Je ne l’avais pas gavé d’informations, j’ai juste tranché net la merde de son petit esprit surprotégé et il a dit “merci”, et nous demanda ensuite où nous nous étions rencontrés.
Nous nous sommes en quelque sorte regardés tous les trois. Nous ne nous rencontrons nulle part. Nous nous rencontrons par les listes de contacts de chacun, dans les chats sur des coups de tête.. nous parlons quand nous avons besoin de parler, à propos de trucs were ou de religion, ou des choses normales relatives aux études.
Il était déçu, nous avons demandé pourquoi, et il nous a dit de but en blanc “je voulais juste savoir où je pouvais trainer avec des greymuzzles. Je ne pouvais pas en trouver un seul jusqu’à maintenant.”
Tu veux savoir où les greymuzzles sont partis? Tu veux savoir qui peut répondre à tes questions? Ce ne sont pas les gens qui vont sur les forums de discussions et tendent leurs mains et disent “viens, écoute moi, j’ai des conseils à te donner!”.
Non, ce sont ceux de qui tu vois des réponses profondes et dont tu penses que tu ne pourras jamais leur parler parce qu’ils ont compris un tas de trucs. Ce sont ceux qui ne veulent pas parler aux nioubis au betit bonheur la chance parce qu’ils se font crier dessus et moquer, et de nos jours, ils sont en minorité.
Si tu veux leur parler, vas trouver leur site web. Vas-y et trouve leurs adresses e-mail, et envoie leur un mail poliment. Pose une question spécifique, ou donne leur une idée de ce que tu veux. Eh, complimente les, même. Mais simplement ne te prosterne pas à leurs pieds et ne t’incline pas et ne leur donne pas de présents d’or et d’encens et toute cette merde. Je ne connais pas ]un seul greymuzzle, ancien, ou ce-que-tu-leur-donne-comme-nom, qui veuille ça.
La plupart du temps, ils veulent juste tendre la patte là où ils peuvent. Arrête de les rechercher sur les gros forums. Commence à les chercher dans les arrière-cours. A part quelques exceptions, c’est là qu’ils sont. Ce sont des loups, des jaguars, des faucons, des ours polaires, des cerfs, et tu obtiendras souvent une image plus précise de l’espèce à laquelle ils appartiennent qu’avec n’importes quelles autres personnes. Ca te fera commencer à te demander qui sont les vrais posers.
Souviens toi simplement, garde une attitude sceptique face à tout ce qu’ils disent. Et bonne chasse.
Pourquoi l'argot ça craint
Par Swiftpaw ©1999-2003 sur Swiftpaw’s Tree
J’ai réalisé ceci quelque part entre la 42e avenue et devant chez moi. Ne me demande pas où, parce que je n’arrêtais pas de devoir m’élancer au travers des rues pour éviter de me faire écraser par des idiots rentrant chez eux après le travail et grisés par la vitesse. Regarder autour de moi pour rendre compte d’où je suis lorsque des idées me viennent à l’esprit n’est pas ma plus grande priorité.
La raison pour laquelle tout ceci m’est venu est que sur le chemin du retour je me sentais très jaguar et j’étais assez énervée envers et contre tous. Je voulais partir, me cacher quelque part et dormir. Bien entendu, au lieu de me cacher n’importe où au milieu de la dizaine de pâtés de maisons là-haut où les sans-abris dorment, je décidais d’attendre jusqu’à ce que j’arrive ici devant mon ordinateur, et de pousser un coup de gueule.
Juste une préface. Mes excuses si c’est un peu brut de décoffrage.
Les gens débattent au sujet de “coeurs” et “âmes” et “est-ce que phénotype est un mot approprié” tandis que je suis assise ici chantonnant seule et me demandant pourquoi Komzo.com n’a jamais livré de tortues ni de piranhas. Ca m’intéresse plus de me faire les dents sur des trucs que de faire des déclarations au reste du monde, mais une chose m’est apparue. Quelques exemples:
Mon wereside est un jaguar.
Je suis un jaguar.
Mes weresides sont le dauphin/chauve-souris/jaguar/loup.
Je suis un dauphin, jaguar, chauve-souris, et loup.
Mes weresides sont le dauphin/chauve-souris/jaguar/loup.
Je suis un polymorphe.
Mon phénotype est le jaguar.
Je suis un jaguar.
J’ai un coeur de jaguar.
Je me sens plus jaguar qu’humain.
Mon âme est celle d’un jaguar.
Je suis un jaguar.
Je ne crois pas que de “nouveaux termes” soient nécessaires, et je ne commencerai pas à effleurer le sujet des shifts, même du bout d’une perche de trois mètres. Pas question.
Un instant. Si, en fait je vais peut être aborder la question.
Je pense que les gens accourent vers la communauté pour bavasser au sujet des plus stupides futilités. Je pense que tout serait bien plus simple si on prenait trente secondes supplémentaires dans nos vies si remplies pour ajouter un peu plus d’information à nos termes argotiques. Par exemple:
J’ai shadow-shifté et j’ai effrayé un type.
Ce gars a vu quelque chose qui ressemblait à un jaguar près de moi, ou quelque chose en moi a changé, et il a vraiment eût peur.
J’ai eût une m-shift franchement mauvaise.
J’étais assise dans le bus pour retourner chez moi et mes instincts de jaguar ont refait surface, je me suis sentie très claustrophobe et je n’arrivais plus à me concentrer.
J’ai p-shifté et mangé un type.
J’ai besoin d’une assistance psychiatrique.
Ca vous parle? Je me fiche de si tu es un shifteur mental, physique, spirituel, shadow, astral, onirique, psychique ou même “JE NE SUIS PAS UN SHIFTEUR, TU ME DISCRIMINES!”, ce qui a déjà atterrit dans ma boîte mail.
Pourquoi cela importerait-il? Le grand intérêt de venir online devrait être de pouvoir rechercher un soutiens, pour traîner avec des personnes qui savent ce que tu vis.
Les newbies qui débarquent et s’obsèdent dans les classiques pleurnicheries sur “c’est quoi une shift?” et “à quel degré es-tu were?” ruinent nos endroits à tous. La plupart des weres dans la vraie vie ont intégré ce qu’ils sont dans leur quotidien et ne s’enquiquinent pas avec la sémantique. Ils vivent juste comme des personnes lambdas.
Je pense que la communauté thérianthrope est, dans le fond, faîte de gens qui se conçoivent comme complètement non-humains par presque tous les aspects, à part physiquement. Bien sûr, ils font avec ce que leur corps humain leur donne, mais pour la plupart ils se prénomment thérianthropes pour se distancier de la communauté humaine dans son ensemble.
Tous les autres, ceux qui ne correspondent pas à cette définition, allez trouver vos propres mots pour vous décrire et ceux qui sont comme vous. Arrêtez de geindre au sujet de qui est réel et qui ne l’est pas. Mon dieu. Personne ne peut plus donner de conseils dans le coin parce qu’il nous faut rester politiquement corrects, et vous encombrez les forums avec les mêmes questions encore et encore et encore.
Apprenez à lire les archives et faites un peu d’introspection avant de mettre les pieds dans le plat. Puisque tant de thérians haïssent et décrient si ouvertement les humains comment étant des moutons sans cervelle qui suivent leur chef sans réfléchir, dans ce cas j’abhorre et dénonce ces thérians car ils ne sont peut être pas aussi non-humains qu’ils le croient.
Nous sommes envahis par les were-lemmings!
Pffff… *splash*
Webweres: quand les nioubis construisent des pages web
Par Ozenwolf © Werechild.org
Alors, ça fait un moment que tu traines dans le coin et tu sens que tu as assez à partager avec la communauté thériane pour pouvoir y dédier un site web. Ca, ou bien tu veux que le monde te lèche le cul pour ton talent artistique online.
Avant que tu n’ailles remplir des formulaires pour Tripod ou Geocities, ou que tu ne fasses quelque chose d’aussi extrème que ça, tu dois de bien considérer ceci. Il y a un tas de sites avec des auteurs très enthousiastes et inexpérimentés dans le coin. (Sans expérience dans le sens où l’auteur n’a clairement pas réflechit à sa thérianthropie très longtemps, pas nécessairement dans le sens où ses compétences HTML ou sa ponctuation craignent un max. En ce qui concerne cet essai, je fais purement référence au contenu).
Des webtrotters légèrement plus aguerris peuvent repérer une page de nioubi à plus d’un kilomètre. Comme l’odeur d’une mouffette morte, c’est indubitable: “Salut, je suis FoxyBubbleDarkWolf et je suis un Thérianthrope Spirituelle et je suis un gentil Toutou TREES solitaire et je déteste les Zhumains !” La page d’accueil méprise les balles d’argents et les p-shifts (souvent sans expliquer ce qu’est une p-shift). Des lettres capitales inutiles abondent (Thérian, Were, Pheno, Shifting…). Le mot “Spirituel”, toujours en lettres capitales, peut être intercalé un peu trop là dedans. Ici on trouve des conseils sur comment choisir son werenom, que l’auteur a apparement ignoré, et là on voit un avertissement à l’encontre d’autres nioubis pour ne pas parler à des gens intelligents car sans doutes de tels gens verront leur stupidité et les dévoreront vivants. Une liste de “types” de shifts allant de la Mentale à la SuperDarkFantômeInverseVieAntérieureAstrale. Un discours véhément contre l’humanité. Une werecarte à moitié remplie. Quelques poèmes morbides, certains bons, certains très stéréotypiquement rageurs et comme presque plagiés. Une page de liens vers les mêmes vieux trucs.
Je te demande, quel est l’intérêt? Est-ce supposé instruire les gens? Encourager des nioubis ahuris? Impressionner (gloups)? Si c’est ton site, et tu sais si ça l’est, vire le simplement. Ne fais pas de pub. Laisse le mourir. Je ne le dirai à personne, promis. Si tout ce que tu fais est répéter tout ce que les autres idiots ont dit sur toutes les autres pages, dans un style thèse de recherche, pour ensuite hurler de ne pas le faire. Tout le monde se moque de combien tu t’imagines en savoir long. Personne n’en fera cas. Sérieusement. D’autre part, tu as bien d’autres choses à faire de ton temps. Comme explorer ta facette animale plus consciencieusement.
Tu dois considérer honnêtement et impitoyablement si oui ou non tes textes sont justes et originaux**. Si tu n’as pas appris quelque chose de ta propre expérience, n’écris pas là dessus. Tu ne voudrais pas obtenir des informations sur, disons, les tatouages, si c’était écrit par quelqu’un qui n’en a jamais eu. Et puisque les tatouages sont permanents, obtenir des informations solides est extrêmement important — et obtenir de l’information de qualité concernant la condition de quelqu’un n’est-il pas tout aussi important? La thérianthropie, c’est réel et sérieux; et perdre du temps avec la compréhension d’un concept de quelqu’un peut vraiment fouttre les choses en l’air pour cette personne. Allez quoi! Où est la justice?
Aussi, autre chose. Juste parce que tous les autres ont un essai sur comment choisir un werenom ne veut pas dire que tu dois aussi en avoir un. Pas à moins que tu n’aies quelque chose d’original à dire, ce dont je doute, puisque tout sur le sujet a déjà été dit. En fait tu n’as même pas à t’embêter pour inclure une définition de la thérianthropie, si tu n’as pas envie de prendre le temps de faire un super boulot. Il est plus facile, plus rapide et souvent plus clair (que faire un boulot inutile, à moitié torché parce que tu n’as en fait pas envie d’essayer) pour les nouveaux venus si tu fournis un lien hors site vers ta définition favorite (avec permission, bien sûr).
En outre, si tu essaies de parler de quelque chose dont tu n’as pas envie de parler ou que tu ne comprends pas complêtement toi même, alors les nouveaux venus seront perdus, et parfois selon le sujet, offensés. Ensuite ils vont sur les sites bien informés de bonne qualité et vont s’engueuler avec les gens qui y sont parce que tu les a accidentellement embrouillés. Ceci, j’entends bien, est un veritable emmerdement pour ces gens bien informés, et tu les auraient arrangés en ne disant rien du tout en premier lieu.
Et puis bordel, si tu es toujours un genre de nioubi, n’essaie pas de donner des conseils à d’autres nioubis. Un type aveugle peut vouloir le bien quand il en dirige un autre, mais quand ils finissent par tomber dans une bouche d’égout, où est le bien? Si tu as une tendance altruiste/égoïste qui ne peut être répressée, alors attends au moins un an ou deux avant d’aller vomir des conseils que tu n’as pas même encore essayé. Pendant ce temps, envoie les gens aux plus anciens et sages sites pour de l’aide. Fais moi confiance là dessus, si tu l’oses.
Je ne te crache pas dessus non plus. Je me suis, moi aussi, mis dans des situations embarassantes sans avoir la moindre idée de ce que j’étais en train de faire. J’étais juste si impatient de me prouver à moi-même et au reste du monde anonyme online que j’étais vraiment un thérian, et que je comprenais vraiment les choses. (Ah, l’ironie). Je voulais que des nioubis désespérés aux yeux grands ouverts viennent ramper dans ma boîte à mails, mendiant pour que je les aide à résoudre leurs problèmes et réponde à leurs questions.
Si seulement je pouvais retourner en arrière et me fouttre des baffes.
C’est comme ça que je sais que je ne suis plus un nioubi. Je peux regarder en arrière tout ce que j’ai pensé et écrit et fait à propos de la thérianthropie, online et offline, il y a longtemps, et je suis envahi par le gène, la pitié et/ou le dégoût de moi-même. Bien sûr, même à l’heure actuelle je peux toujours me surprendre en flagrant délit d’imbécilité, et j’ai toujours beaucoup à apprendre. Mais au moins je suis en quelque sorte un imbécile expérimenté, et je sais quoi attendre de moi-même dans ces conditions.
Enfin bref, ce que je suis vraiment en train d’essayer de dire est: ne va pas saloper le web juste par principe. Si tu n’as rien d’original à dire, ne dis rien, parce que tu fais perdre son temps à tout le monde. Ne prétends pas être plus sage que tu ne l’es. Si tu ne connais pas la réponse à quelque chose, admet le. Et ne plagie pas. C’est pas cool.
En gardant ça à l’esprit, écris ce que tu aimes, écris ce que tu ressens, écris à pleines dents. 🙂 Fais le simplement à propos, avant de le poster pour que tout le monde le voit.
Si, après que tu sois passé au travers de toute cette merde, tu as toujours envie de faire un site web, alors par tous les moyens fait le, avec ma bénédiction. Puisse ton audiance être élevée, ton esprit aiguisé et attentif, et ton égo contenu.
** Si tu fais de l’art ou poésie ou quelque chose que tu as vraiment envie de partager avec le monde, il y a des centaines de forums différents spécifiquement thérians avec des sections dévouées entièrement à l’art et la poésie. Partage les là. Ca n’a pas besoin d’être sur un site web. Mais si tu veux vraiment un site pour ton art, alors fait juste un site pour ton art. Ca n’a pas besoin d’avoir quoi que soit d’autre à part peut être une note sur le copyright. Et fais de la pub pour le lien. Ne jette pas un paquet de merde de sites web en extra juste pour rembourrer. Si des gens vont sur ton site d’art, ils sont intéressés par l’art. Pas par le rembourrage. Bref.
Une brève introduction au sujet
Par Swiftpaw ©1999-2003 sur Swiftpaw’s Tree
Je pense qu’il y a certaines choses avec lesquelles nous naissons. La couleur de nos cheveux, de nos yeux, notre corpulence, nos préférences sexuelles, notre ethnicité, notre espèce. C’est la base de départ. Tous les traits que je viens de lister se manifestent à l’extérieur, et c’est à partir de là que les gens ignorent ce que j’essaye de dire.
Différents weres croient qu’ils ne sont were que par leur facette spirituelle, quoi que cela veuille dire, alors que je suis bien plus précise à ce sujet.
Je suis un jaguar. Pas de “spirituellement” ou “devenu” là dessus. Née comme ça, en a montré les signes toute ma vie (non, je n’en était pas consciente à l’époque, mais mes parents savaient bien qu’il y avait anguille sous roche), puis quand j’étais au collège j’ai subitement trouvé un nom qui reflétait exactement les manières dont je différais de l’humanité.
Après avoir trouvé d’autres personnes comme moi seulement, j’ai découvert les “règles” qui doivent être suivies pour être un “vrai” animal dans un corps humain. Les façons de “devenir” un were. Trouver son “guide spirituel”. Certains individus sont même allés jusqu’à dire que pour être un “vrai were” on devait vraiment aimer les chiens et en avoir eût un étant enfant.
Au final les définitions existent pour fixer des limites et frontières aux communautés. Comme je me suis retiré de la communauté, je ne suis pas intéressé par les différentes façons qu’on les gens d’être were.
Je pense être un jaguar dans un corps humain. Mes instincts basiques sont un mélange de primate et de félin, insérés à l’intérieur d’un moule à forme humaine. Cela ne fait que depuis quelques années que j’ai pris conscience du moule et que je me suis donc attachée à revenir à ce qui est bon pour moi.
On peut appeler ça de la thérianthropie “spirituelle”, mais à vrai dire je me considère simplement une were. Je suis née comme ça, je suis adulte ainsi. Ca n’est sans doutes pas près de changer. On peut voir ça comme être gay, si l’analogie t’es suffisamment parlante. Tu ne peux pas soudainement décider de devenir gay. De la même manière, peut être qu’une personne peut s’entraîner à penser comme un animal de manière superficielle, mais ça ne sera jamais dans leur vie la présence constante, profonde, qui existe dans la mienne.
Ceci dit, les weres comme moi ne sont pas rares. J’en ai rencontré plusieurs, entendu parlé d’autres, et je sais où je peux chercher si je veux en trouver plus. Ce n’est pas si compliqué. Je ne comprends pas pourquoi la communauté se doit d’accueillir tout est n’importe qui en son sein, mais s’ils se sentent mieux comme ça, bah – pour être honnête, c’est l’une des raisons pour lesquelles je suis partie.
S’il y a quelqu’un dans le coin qui lit ceci et panique en pensant que je suis en train de dire qu’il n’est pas un were – détends toi mec. Si te penser un certain animal signifie autant pour toi, tu l’es probablement.
D’autre part, si tu as des amis dans la communauté were, super. Qu’importe. J’ai des amis qui ne sont pas weres. Si tu peux comprendre ce que tes amis traversent, offre leur cela. Même si tu n’es pas un were – j’adorerais avoir dans mon entourage des personnes qui m’autorisent à être moi-même, parce que cela me donnerait un cadre moins stressant.
Mais il existe d’autres termes pour les gens qui ont des guides spirituels ou aiment vraiment les chiens. Les termes “were” ou “thérian” ou “personne animale” sont ceux que j’utilise pour moi. Je suis un jaguar dans un corps humain. Ce n’est pas quelque chose que je me suis inventé en tant qu’ado solitaire. C’est quelque chose qui a toujours été là et est une partie intégrante de ma vie.
InstaWeres [Partie II]
Par Katmandu
Nous avons vu les “Insta-Weres” dans mon essai précédent. Un grand nombre de gens en ont assez et sont écoeurés par le nombre d’Insta-Weres apparaissant sur les forums et les groupes de discussion; et ceux qui se font entendre à ce sujet sont loin d’être peu nombreux. Qu’est-ce que ça a avoir avec les Insta-Weres? Représentent-ils vraiment une menace pour la “werecommunauté” dans son ensemble, ou juste pour eux-mêmes?
Comme toujours, je partage plusieurs avis à ce propos. D’un côté, je peux me dire: eh bien, qui suis-je pour juger de ce que cette personne dit? Mes propres croyances sont si éloignées de ce que la majorité des gens considèrent comme “normal” qu’il serait plutôt hypocrite de ma part de pointer du doigt quelqu’un et me moquer de lui à cause de ce en quoi il croit.
D’un autre côté, je peux m’inquiêter de ce que ces personnes sont en train de s’infliger. Parfois je lis un autre “j’ai trouvé ce site hier à peine et ça semble super et je veux devenir un were; dites moi comment” et je me demande s’ils réalisent simplement dans quelle confusion intérieure ils sont en train de se plonger en prétendant être quelque chose qu’ils ne sont pas. Certaines personnes vont traiter cela comme une phase intéressante au travers de laquelle aller pour s’en éloigner ensuite; d’autres vont prendre la chose très à coeur et deviennent anxieux quand ils réalisent qu’ils ne sont pas ce qu’ils pensaient être, ou ce qu’ils pensaient vouloir être. Je veux les préserver d’une chute dans une remise en question de soi sans même songer à reflechir si cette définition leur va; mais mes meilleurs efforts pour formuler cela poliment se terminent généralement en étant confrontés à des “Ah ouai? Pour qui tu te prends de toute façon!” Notez que je ne rejette pas l’idée que quelqu’un puisse se sentir ainsi depuis longtemps et n’arrive à mettre un nom dessus qu’après avoir lu un site web; si AHWW avait été créé environs un an avant qu’il ne le soit effectivement, j’aurai probablement été de ceux-là. En effet j’ai tenté de mettre un nom sur ce que j’avais ressenti toute ma vie avant que AHWW ne s’établisse, mais les éléments aidant pouvant être présents dans une communauté online n’étaient pas encore en place et j’ai vécu quelques durs moments avant de parvenir à prendre la chose en main et la maîtriser. Je suspecte un tas de gens qui déclarent “J’ai découvert mon wereisme tout récemment” d’avoir en fait rejeté ces sentiments un certain temps, et de réaliser inconsciement ce qu’étaient ces sentiments en lisant et apprenant au travers des autres. Mais je devine aussi qu’il y a des gens dans les parages qui attrappent le “syndrome du shifteur” et se dupent eux-même en croyant être quelque chose qu’ils ne sont pas; au travers également d’un désir de faire partie d’un groupe, être accepté, à cause aussi de problèmes d’image de soi, de sentiments d’impuissance dans la vie réelle, ou d’une fascination pour “l’occulte” ou les choses marginales (du style “waouh, c’est génial”). Ils causent leur chute, et se sont souvent engagés trop loin sur cette route pour accepter une légère critique.
D’un troisième côté (*Kat tombe à la renverse après avoir soulevé trop de côtés*) je suis énervé par les dégâts que les gens occasionnent non seulement sur eux-mêmes, mais aussi sur l’ensemble la communauté. Ces conséquences s’étalent d’un roulement d’yeux pour une longue description supra-gothique et romancée de Studly McGrimfang, Chef de Meute du Clan des MarcheSang, Leader des Loups Libres et Fléau du Ver, qui font croire à toute personne extérieure que ceux qui prétendre être des weres sont tout aussi merveilleusement équilibré que ce type; aux gens qui, ayant poli leur wereisme nouvellement forgé jusqu’à ce qu’il brille vivement, le brandissent au dessus d’eux comme étant l’avatar du vaste monde de la lycanthropie et déversent de furieuses criailleries sans fin (mal écrites, sans ponctuation et parsemées de fautes d’orthographe) semblables à des monologues au travers d’innombrables pages virtuelles en réprimendant toute personne dont les flèches acerbes perceraient leur mince carapace. Ces guerres flamboyantes ne se propagent pas seulement au travers d’un des lieux de rassemblement mais au travers de tous, car ces guerriers s’érigeant pour la Justice Lycanthrope sont emportés dans leur mouvement et poursuivent leur route pour casser la figure des offenseurs de leur dignité (ou de celle de quelqu’un d’autre dont ils ont vaguement entendu parlé de loin en passant) dans toutes les communauté online qu’ils peuvent trouver. Le reste d’entre nous sait que répondre, même avec une estimation impartiale et juste de la situation, serait changer ce bazar en un autre plus compliqué encore; et sont donc forcés de fermer les écoutilles et espérer surmonter la crise. C’est une situation sans gagnant.
Mais le plus potentiellement dangereux aspect du syndrome insta-were apparaît indisctinctement dans le futur; et nous avons déjà vu les signes avant-coureurs. Il vient de la personne qui, trop épris d’un état d’esprit roleplay, commence à se prendre pour un réel guerrier de la thérianthropie. C’est une chose qui pousse à grogner combien l’humanité en général est stupide – je suis certainement le pire fils de pute misanthrope et cynique de ma connaissance, et chaque jour je vois de nouveaux exemples de la bétise humaine; mais je réalise en même temps que je suis moi-même toujours un humain, et pas infaillible – mais c’est aussi encore une chose qui marque tout à fait la destruction de la race humaine, ou son éclatement certain. Je ne me laisse pas troubler par ce grondement aussi longtemps qu’il n’atteint pas la ridicule proportion d’un “Je suis tellement supérieur à tous ces stupides humains”; mais de là à plaider sérieusement pour le meurtre d’autres personnes… non. *Cette* attitude là a le potentiel pour faire de sérieux et irréparables dommages au concept de thérianthropie même. Regardez comment l’opinion générale regarde les “vampires” maintenant. Tout ce qu’ils ont vu de cette communauté sont de nouvelles histoires sur quelques gosses qui persuadaient leurs amis de tuer une autre personne et boire leur sang. Est-ce que ces gamins représentaient l’ensemble de la communauté vampire? Bien sur que non. Mais cette image est à jamais gravée dans l’esprit des gens maintenant. Il en allait de même pour l’image du joueur de Donjons & Dragons pris à jamais pour un excentrique et dangereux sataniste d’après quelques personnes et des incidents sur-médiatisés dans les années 80.
J’aimerai croire que personne n’est suffisament mentalement atteint pour rejoindre notre petit “chasseur de vampires” dans sa quête pour tuer les créatures mythiques qui ont fendu le crâne de son meilleur ami. Mais j’ai vu des choses plus étranges encore. Vous pensez que vous paraissez étrange quand vous extériorisez votre wereside en présence d’un ami ou d’un collègue de travail? Attendez que Tobias devienne complêtement frappé et découpe en rondelles quelqu’un qu’il croyait être un vampire et s’empare alors du rôle principal d’un épisode bonus. Alors le public sera convaincu que quiconque se disant être un loup-garou est exactement le genre de bête déchaînée que Hollywood dépeint.
Jakkal est dans le mille quand elle dit que les gens sont trop paresseux pour s’étudier eux-même en profondeur. La lycanthropie n’est pas la lubie du jour. C’est une part de l’essence qui fait de vous *vous*. Ce n’est pas une clé magique pour l’immortalité, la surpuissance ou le commandement des autres et l’acceptation instantanée parmis eux. C’est une autre facette de votre psyché; elle peut être bonne, mauvaise ou neutre. Ce n’est pas quelque chose que vous pouvez choisir après avoir lu un ou deux sites web; ce n’est pas quelque chose que vous décidez subitement d’être. C’est quelque chose que vous devez examiner lentement et laborieusement jusqu’à ce que vous réalisiez ce que c’est et en quoi c’est une part de vous. Découvrir et développer cela est une part de votre évolution en tant que personne, un voyage qui durera le temps de votre vie, une quête que vous ne finirez peut être pas. Vous pouvez emprunter des routes faciles pour ceci. Agir ainsi va bousiller votre psyché d’une manière telle que cela pourrait vous prendre des années à la retaper. Vous vous devez d’être honnête envers vous-même.
InstaWeres [Partie I]
Par Katmandu
Il y a dix ans, si vous cherchiez dans votre bibliothèque – ou aviez la chance de pouvoir accéder au réseau de recherche Gopher – au sujet des mots “loup-garou” ou “lycanthropie”, vous auriez trouvé d’innombrables références sur la lycanthropie clinique, des résumés de psychologie, ou des analyses de mythes et légendes. Si vous étiez chanceux, vous trouviez une ou deux références aux esprits-animaux ou au totémisme. Vous n’auriez trouvé nulle part des instructions détailées sur comment devenir un loup-garou, ou des termes comme “physical shift”, “mental shift”, “aura shift”, “thérianthropie”, ni aucun de la multitude d’autres mots existants.
Dix ans plus tard, si vous aviez une recherche à faire sur le web, vous auriez du mal à extirper les analyses cliniques des légions de sites à la gloire de la science des loup-garous. Maintenant vous avez dix sites différents vous expliquant comment savoir si vous êtes un loup-garou ou non, et offrant des forums de discussion, ou des conseils pour faire face au rejet de ses amis. Maintenant l’information – bonne, mauvaise, exacte, imparfaite, ou carrément dangereuse – est accessible dans une douzaine de formats différents aux éclatantes couleurs. Maintenant n’importe qui peut s’informer sur ce que beaucoup avaient à formuler intérieurement.
Ceci, comme la plupart des choses de la vie, est à la fois bon et mauvais. Bon, car maintenant vous pouvez tirer profit des expériences, conseils et connaissances de centaines de gens différents. Mauvais, parce que certains de ces conseils sont médiocres. Mauvais aussi parce que cela court-circuite un processus de découverte naturel, et rend possible les Insta-Weres.
Les Insta-Weres sont des gens qui “flashent” sur le concept de thérianthropie parce qu’il les attire (dans le sens “whoah-la-vache-c’est-trop-cool”) ou parce que cela comble un quelconque besoin superficiel: être accepté parmi un groupe de pairs, ou bien un moyen pour donner une impression de supériorité physique, ou encore justifier un problème de canalisation de la colère. Les individus les plus jeunes, ceux qui se trouvent au début ou à la fin de leur adolescence, peuvent trouver un tel concept attrayant, car ils sont en train d’apprendre à accepter leur corps et leur situation dans la vie, et sont appelés à formuler leurs propres idées et philosophies. Ainsi, nombre d’entre eux ne sont pas satisfaits de leur image, et peuvent se sentir mis à l’écart de leurs pairs, ou se sentir physiquement complexés ou inférieurs. Assumer la personalité d’un homme possédé par une créature sauvage leur procure une impression de puissance et de supériorité physique. L’internet fournit d’innombrables voies d’accès anonymes pour se faire accepter parmi les autres. L’idée d’une bête sauvage et indomptée prisonnière d’un corps humain devient un leurre très attractif.
(Note parallèle: Certains peuvent lire ceci et penser que je le leur destine. Vraiment? Certains vont lire ce qui est ici et penser que je suis en train de dire qu’aucun nouveau venu ici ou d’un quelconque autre forum n’est un “vrai were”. Merde, quoi, je n’ai pas la moindre idée de ce qu’un “vrai were” est. Vous pouvez continuer à lire.)
Cependant, un grand nombre n’arrivent pas à considérer si une telle idée reflète précisément leur intériorité. Les humains possèdent une capacité incroyable de rationnalisation, et ils vont submerger chaque doute qui menacera cette nouvelle conception des choses. Intérieurement, ils savent peut être qu’ils ne se sentent pas vraiment comme un animal prisonnier d’une coquille humaine, ou ressentant un quelconque lien avec leurs racines lointaines, ou ayant eu des visions troublantes d’eux-mêmes comme étant quelque chose d’autre qu’homo sapiens. Extérieurement, ils vont écarter tout sentiment suggérant que cette nouvelle philosophie n’est pas la bonne pour eux; ou ils peuvent s’emballer en tentant de prouver à eux-mêmes comme aux autres qu’ils sont des weres. “Je mange beaucoup de viande rouge; je suis forcément un were.” “Mes yeux changent de couleur (sous une lampe à vapeur de sodium, hum); je dois être un were”. “Mon index droit est plus long de 0.23mm que mon index gauche; je suis sans doutes un were.” Et plus un doute les prend à la gorge, plus ils sont aiguillonnés et poussés vers des revendications encore plus incongrues.
Il *est* plus facile de prendre la philosophie personnelle brevetée de quelqu’un d’autre et l’adopter comme la sienne – pour faire court. Il est beaucoup plus difficile de jeter un oeil sur toutes les informations qui vous sont disponibles et décider de ce que vous croyez. Les gens aiment qu’on leur donne des choses toutes faites, plus spécialement quand la seule alternative est une introspection brouillon et difficile. Et c’est ce que beaucoup ont fait. Et c’est pourquoi ils endureront de nombreuses nuits d’insomnies, rongés par le doute.
Etes *vous* un were? Je n’attends aucune réponse à cela. Je n’en ai vraiment rien à faire. C’est la question que *vous* devez vous posez à *vous-même*, et à laquelle seulement *vous* pouvez répondre. Personne d’autre ne peut vous dire qui vous êtes; ils ne peuvent que vous dire ce *qu’ils* pensent que vous êtes, et il y a plus de chances qu’ils aient tort que de chances qu’ils aient raison. Cela ne veut pas dire que vous devez ignorer leurs conseils, seulement que vous devez les comparer à toutes les choses qui font de vous *vous*. Je ne peux pas vous dire qui vous êtes, ou si vous êtes ou non un were. Je ne peux pas même définir le concept pour quelqu’un d’autre, puisque mon concept de “wereisme” est basé sur mes propres expériences, sensations et dialogues intérieurs.
Ca semble complètement dingue et mystique? Pas vraiment… c’est la même chose que l’Homme a fait depuis toujours à partir du moment où il est devenu conscient de sa propre existence; la découverte de soi. Qu’est-ce qui vous fait avancer? Qu’est-ce qui vous fait faire ce que vous faites? N’acceptez pas les réponses faciles et brevetées sortant d’une page web. Posez-vous vous-même ces questions et examinez les réponses pour ce qu’elles contiennent de vérité. Une fois que vous pensez avoir prise dessus, posez les vous à nouveau et regardez alors ce qui en sort. Et continuez de vous interroger, jusqu’à votre mort.
Si, après de longues et prudentes délibérations, vous trouvez que toutes ces vagues et nébuleuses définitions personnelles de “wereisme” que les autres ont exposé sont similaires à vos propres réponses, alors félicitations. Vous avez fait un grand pas en avant pour décider de qui vous êtes selon vous, au lieu de laisser la culture populaire le faire pour vous. Maintenant posez vous les questions à nouveau. Et encore. Safari a posté un long monologue sur ses propres découvertes et ses croyances en mouvance; que chacun aie la force morale que nécessite un regard aussi dur et long sur eux-mêmes. Vous n’aimerez probablement pas tout ce que vous trouverez – je serai surpris si quelqu’un pouvait examiner son âme et ne pas trouver à leur sujet des choses qu’ils n’aiment pas. Mais ils en savent plus sur eux-mêmes qu’auparavant, et sont allés de l’avant pour devenir une personne saine bien plus loin que beaucoup ne le feront jamais.
Pour moi, mon “wereisme” est une simple affirmation de ce que je ressent et de ce que suis. Cela n’a rien avoir avec ce que cela peut m’apporter; il est question de ma quête de compréhension de moi-même. Cela ne me fait pas sauter plus haut, courir plus vite, ou réussir avec les filles. Cela donne en revanche plus de consistance à ma philosophie, ma conception des choses, mon être; c’est une part de moi, mais cela ne constitue pas tout ce que je suis.
C’est pourquoi je vous le demande à nouveau: êtes vous un were?
Prenez votre temps pour répondre. Cela peut prendre longtemps, et même ne jamais recevoir de réponse. Mais le cheminement est le but, ici.