Une clarification

Par Aethyriek
Je m’identifie en tant que chauve-souris, mais être humain en fait partie intégrante (pour moi, pas forcément pour tous les otherkin). Pour moi il n’y a pas de dimension religieuse ou même vraiment spirituelle à cela. Certains aspects sont une métaphore, certains ne le sont pas, mais ce n’est pas spirituel.
Etre une chauve-souris comprend des intersections entre (pour faire simple) la fonction, la forme, et la symbolique.
La fonction c’est l’aspect comportemental non romantique. Mes façons de penser, mon sentiment d’appartenance, ce qui m’est confortable, mes comportements en eux-même, qui se recoupent avec ou ressemblent à la chauve-souris.
La forme c’est le corps. La dysphorie, et les sensations d’une structure corporelle qui n’existe pas, le réconfort qu’apporte certains mouvements, etc.
La symbolique c’est la compréhension métaphorique et conceptuelle de “chauve-souris”, qui entre en intersection avec le concept de “chez soi” et d’appartenance, inclue les interprétations personnelles et mythologiques de la chauve-souris, parce que je suis à l’intersection de l’humain et de l’animal, et qu’en tant qu’humain comprendre certaines de mes expériences au travers des mythes fait sens, sans être spirituel.
Les trois rejoignent “s’identifier en tant que” (et non pas “s’identifier avec”), où je me sens moins étranger quand j’interagis avec cette espèce, ou quand je lis des choses sur cette espèce, que je ne me sens parfois avec des personnes humaines. (Pas absolument toutes les chauve-souris bien sûr, puisque c’est un ordre animal et pas une espèce particulière, mais j’essaye de simplifier tout ça.) Tout cela mène à un concept de soi, pas de manière forcée mais en tant que ma manière d’être naturelle, celui d’une femme qui se sent dans son élément, plus honnête, plus naturelle en étant quelque chose à la frontière entre femme et chauve-souris.
Au bout du compte, j’ai toujours dit qu’on peut regarder le concept d’otherkin ou d’être chauve-souris comme une étiquette pour un ensemble d’expériences, et c’est le cas. Je vois être une artiste et être une femme comme des étiquettes pour un ensemble d’expériences de manière similaire, comme des descripteurs de certains traits. Cependant, me décrire en tant que peintre ou femme sont des choses qui font sens pour tous. Quand je dit ces choses, elles ont du poids. Quand je dit que je suis une chauve-souris, cela devrait avoir du poids. C’est un mot qui renvoie à des expériences et un état profonds et lourds de sens, un autre part de moi qui tend (pour le moment) à être masquée et que je n’ai l’occasion de pouvoir exprimer que de manière limité.
Oui, à la base ça peut paraître idiot, des gens qui disent être des fées ou des chauve-souris ou autre. L’idée d’un terme comme “otherkin” est que l’on puisse trouver d’autres avec qui laisser tomber nos masques, ou si l’on ne porte pas de masque en premier lieu, avec qui l’on puisse vraiment partager. J’espère un jour que plus de gens prendront conscience de toutes les nuances subtiles de ce que signifie vraiment “être otherkin”, parce que le concept paraît réellement moins stupide, je trouve, une fois que les personnes comprennent vraiment ce qui se cache derrière tout ça quand nous déclarons que nous sommes “autre-qu’humains”, et pourquoi cela signifie tellement pour nous.