Ma vision de la notion "d'animalité"

Par Sparwari
Animalité…
J’aime bien ce mot. C’est mon Graal. Le terme qui jouait à cache-cache avec moi depuis que je suis gamine et que j’essayais d’attraper… j’ai réussi, maintenant. J’ai mis un mot sur ce que je pensais être. Il m’en aura fallu, du temps. Il m’en aura fallu, de la patience. Mais je l’ai, maintenant. Je l’ai entre mes doigts, ce lingot. Cet Anneau Unique qui fait que nous sommes tous là, sur ce forum, à échanger nos points de vue et nos impressions concernant ce nom étrange…
Animalité. Douce animalité…
Tu as toujours été là. Sans jamais te montrer réellement.
C’est difficile de mettre des mots sur quelque chose de diamétralement opposé à la notion même de langage… mais je vais essayer.
Tout à l’heure, on m’a posé une question. Une question qui m’a fait réfléchir. Qui a mis le feu sous mon crâne et qui a porté mes pensées à ébullition.
“Qu’est-ce que ça fait ?”
Qu’est-ce que ça fait de se sentir animal ? D’être, justement, un de ces “Zoosapiens” ?
Une fois, j’ai vu quelqu’un à qui on avait posé cette question répondre : “Et toi, qu’est-ce que ça te fait d’être humain ?”. Je ris de cette réponse. D’un rire jaune.
Il faudrait être bien orgueilleux pour se prétendre autre qu’humain. Si on découpe le cerveau du premier thérian ou otherkin venu, on trouvera un cerveau de base. Un cerveau de base avec des capacités et un fonctionnement différents, cela va de soi. Mais, en ouvrant un crâne, on trouvera toujours cette gelée rosâtre et dégoûtante qui, je vous le rappelle, nous permet de nous trouver ici, sur le net.
Bref. Qu’est-ce que ça fait ?
Je vais m’avancer dans une forêt vierge avec mon propre regard et mon propre ressenti.
Pour moi, l’animalité, c’est une somme. C’est comme un château de cartes. C’est une carte. Plus une carte. Plus une carte. Plus une carte. Plus d’autres cartes. Qui forment un château de cartes.
Pourtant, il y a plusieurs façon de faire un château de cartes. Tout comme il y a plusieurs manières de vivre son animalité.
La nature des cartes varie selon les individus, je pense. Un caractère. Un souvenir. Des envies particulières. Des tendances spéciales. Des membres fantômes ressentis. Chacun de ces termes peut représenter une carte, et donc un des piliers du château. C’est complexe, un esprit. C’est complexe aussi, l’animalité… c’est complexe, un château. Il y a beaucoup de piliers. Il faut faire les fondations, les piliers, les tours, les parapets, le donjon…
Comment expliquer ? Comment décrire ? Autrement que par cette idée de château qui nous fait voir la vie autrement ?
Pour moi, c’est ce qui nous donne une manière de voir, et d’appréhender le monde d’une manière particulière. Quelque chose qui nous fait nous sentir autre chose que ce que nous devrions être. Un Homo Sapiens normal pense rarement au plaisir jouissif qu’on a à se mordiller, à mordiller, griffer, observer… de Vivre comme ça, en somme. L’Homo Sapiens lambda peine à penser qu’il est possible de penser autrement qu’avec des mots… et pourtant…
Être animal, à mes yeux, ça n’est pas bomber le torse en grognant : “Rawr, je suis un loup/ours/requin/aigle/fox à poils durs, tu as vu ma particularité ?”. Un thérian, en général, ça ferme son bec. Surtout quand ça a réalisé à quel point ses idéaux sont en décalage par rapport à la société…
Il m’est avis que ce qui nous pousse à nous identifier à une bestiole, qu’elle soit poilue, écaillée, emplumée, qu’elle vive dans l’eau, sur terre ou dans les airs, c’est bien la superposition de traits. C’est pour ça que toi, jeune Internaute, tu pourras, si tu n’es pas thérian, te trouver des points communs avec des amis à toi qui le sont. Et vice et versa. Si tu te considères comme thérian, tu peux te trouver des caractères en commun ( Caractères que tu attribues comme étant un des piliers de ton château-animalité compris ) avec des gens qui ne se sentent absolument pas animaux.
C’est une alchimie, pour moi. Un formidable procédé psychologique. Comme en cours de chimie, où quand tu mélanges différentes substances, tu obtiens une solution avec des jolis précipités de toutes les couleurs… là, c’est pareil. Les éléments à part n’ont rien de particulier, mais quand ces éléments de ton Toi se tissent et se mélangent, ça forme ce Toi avec ce côté franchement bestiole.
Ni plus ni moins que ça, j’ai envie de dire.
C’est mon point de vue. Mon ressenti. Mon regard sur la thérianthropie. Je peux vous parler de ce qu’est pour moi la thérianthropie, mais de l’autre côté, je reste incapable de vous dire Pourquoi. Je suis dans l’incapacité totale de vous dire ce qui est à l’origine de cette étrange alchimie. Je ne sais pas ce qui fait que les cartes tiennent ensemble pour faire le château…
Et même si j’aimerais le savoir, honnêtement, ça ne fait dans l’immédiat pas avancer la chose…