Par Paleo
Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui est à peu près certain que son thériotype est une espèce disparue? Que conseilles-tu pour parvenir à assumer la possibilité de ne jamais découvrir le “nom” et le type de son animal?
Ma première suggestion pour quiconque soupçonne que son thériotype est éteint est de continuer leur recherche pour regarder s’il existe une correspondance parmi les espèces vivantes. Je dit ceci parce que je pense vraiment que beaucoup de gens ne brassent pas assez loin dans leurs recherches et ont tendance à se focaliser sur les espèces les plus connues. On pourrait facilement confondre un félin avec un fossa, ou un ictéridé avec un corvidé. D’autre part, même en sachant au plus profond de soi-même que son thériotype est éteint, cette recherche se trouve être utile pour la suite.
L’étape suivante consiste à comparer et différencier votre bestiole intérieure d’avec les espèces vivantes. La Nature aime faire des variations sur les même thèmes. Quels animaux sont semblables ou vous font penser à ce que vous êtes intérieurement? Essayez de découvrir pourquoi. Est-ce quelque chose dans leur physiologie, leur comportement, leur habitat, et ainsi de suite? Une fois que vous avez une bonne idée des similitudes, qu’est-ce qui diffère entre cet animal et votre thériotype? Par exemple, j’ai trouvé le mien en partie parce que je ressentais une différence notable entre mon thériotype et le loup gris (qui était la correspondance la plus proche), et je reconnaissais en même temps certains de ses traits au travers de la hyène tachetée. Le problème pour moi était de me rendre compte que même après avoir appris cela j’étais toujours convaincue d’être plus canine que hyène. A peu près un an plus tard, je suis tombée sur un site web qui expliquait que les niches écologiques occupées par canis dirus étaient probablement très semblables à celles de la hyène tachetée, et ça a fait clic… plutôt deux fois qu’une.
Il faut essayer de garder à l’esprit que ce genre de recherche est avant tout un processus intuitif. Parfois la relation n’est pas évidente au premier abord, alors il ne faut pas écarter une possibilité juste parce que l’animal qui l’a amenée semble être très différent de son thériotype. Je vois des traces d’anguille dans l’amour des espaces sombre de mon chat, sa souplesse et ses frappes prédatrices fulgurantes. Comme je l’ai dit, la Nature aime les variations autour d’un même thème. Un thérian qui est certain de ne pas être une anguille ou même une autre forme de vie marine pourrait potentiellement se sentir des affinités avec à cause de la reconnaissance des techniques d’embuscade similaires et de la préférence pour les tanières sombres. C’est pour cette raison que j’ai le sentiment que les créatures vivantes sont la clé de la découverte de nos créatures disparues intérieures. Les étudier vous aide à apprendre à connaître ce qui est possible et ce qui ne l’est pas, quelles formes et quels comportements apparaissent encore et encore, et cela vous aide à trouver les créatures possédant peut être les indices qui aideront à faire des supposition éclairées sur le genre de vie que votre thériotype a peut être vécu.
Il y a une autre voie pour découvrir des indices si vous sentez que vous possédez des souvenirs ou un sens du genre d’environnement et de l’époque de votre thériotype. Parmi les rares thérians “éteint” que j’ai rencontrés, la plupart déclaraient avoir la sensation de ne pas se sentir à leur place à leur époque ou de se sentir comme si la Terre qui existe maintenant n’est pas celle d’où ils viennent. Comme moi-même, ils ressentent souvent cela bien avant de réaliser que le statut de leur thériotype est celui d’une espèce éteinte. Si c’est le cas pour vous, l’un des moyens de trouver à quelle ère vous appartenez est de voir si vous pouvez deviner quelles créatures, plantes et paysages actuels vous semblent familiers ou étrangers. Si un groupe d’animaux comme les oiseaux est absent de vos “souvenirs” ou si vous vous imaginez toute une variété de fougères mais jamais d’arbres, cela peut vous aider à commencer à réduire les possibilités d’époques à laquelle votre thériotype parcourait la terre. Cette méthode peut être un peu délicate s’il s’avère que votre thériotype a une faible aire de répartition ou vivait dans un endroit isolée des migrations d’espèces plus récentes. Pour cette raison et tant d’autres, je reste convaincue que chercher au travers de la biologie de l’évolution, l’écologie, la paléontologie, l’éthologie et autres domaines similaires reste vital pour tout thérian qui souhaite découvrir son thériotype. La science nous permet de garder les pieds sur terre et les connaissances nouvelles ont toujours le potentiel d’ouvrir de nouvelles portes.
La deuxième partie de cette question demandait comment gérer la possibilité de ne jamais trouver un nom pour son thériotype. J’ai bien peur de ne pas avoir de conseil sage à donner à ce propos car je sais que j’étais terriblement frustrée quand je savais que j’étais *quelque chose* mais sans savoir exactement quoi, mais plus tard je l’ai *effectivement* découvert. Je suis plutôt convaincue que je ne serais toujours pas tranquille aujourd’hui si canis dirus ne m’avait pas secouée comme un cocotier. Tout ce que je peux dire c’est faites honneur à vous-mêmes et vos sensations et continuez de chercher. Plus de 95% de toutes les espèces à avoir jamais vécu sur terre sont éteintes, et l’humanité ne parviendra sans doutes à découvrir qu’une fraction de celles là, donc les possibilités d’avoir un thériotype qui soit non seulement inconnu de soi-même mais également du monde entier existent certainement. Il est possible que vous vous rapprochiez suffisamment de votre thériotype pour pouvoir dire “baleine préhistorique”, “dinosaure des sables” ou “mammifère de type raton-laveur”. Ce n’est pas rien, cette chose c’est vous.
Oh et, si vous accomplissez votre quête de trouver un thériotype éteint, s’il vous plait écrivez vos découvertes à ce sujet. Ce genre de “paléontologie spirituelle” existe en effet parmi les thérians et totémistes, mais on dit et on écrit peu à ce sujet; en tant que canis dirus je peux dire que je trouve cela fort dommage.